
Alors j’ai déjà dû écrire trois articles « sorties pêche » uniquement basés sur ce jerkbait, le Nishine Erie 115SD. Ce n’était pas la vocation de ces articles (à la base je voulais juste raconter des sorties de pêche avec mes potes) mais c’est simplement car ce leurre a fait une vraie, voire énorme différence ces trois sorties là.
Revenons donc plus en détail sur ce leurre.
Déjà, vous le savez peut-être, j’aime les leurres avec une histoire. Et quand leur concepteur a également une histoire (ou dans ce cas un CV) longue comme le bras, ça ne peut que matcher. Alors Nishine, en fait je le connais et vous le connaissez depuis un moment. Le garçon a bossé sur nombre de séries de leurres pour Shimano par exemple. La période Triple Impact par exemple, c’est lui ! Alors vous me direz que Shimano ressort le Triple Impact en version modernisée, mais là ma réponse (purement esthétique) est BERK ! Je ne détaillerai pas plus, lui-même ne le faisant que très rarement. En tout cas quand vous regardez la tête d’un Erie 115SD et d’un Shimano Triple Impact de l’époque, dur de ne pas trouver un air de famille (cousins éloignés), quand-même.
Quelque chose que j’apprécie aussi, c’est le fait que le garçon ne se presse pas pour sortir un leurre. Ça me rappelle T. Namiki avec OSP, enfin au début quoi !
Quelques sorties par an donc, mais à chaque fois des trucs incroyables ! Si vous suivez cette aventure sur les réseaux sociaux, vous êtes peut-être comme moi fascinés par le processus de fabrication de chaque leurre. Déjà le garçon est adepte du « hand carving » comprenez de la sculpture à la main. Il fait tout lui même, du prototypage à la gravure du master en cuivre avant d’envoyer pour faire les moules pour les séries moulées. C’est vraiment de l’orfèvrerie et le garçon n’hésite pas à jeter un master ayant pourtant nécessité des dizaines d’heures de travail pour une écaille mal placée (véridique, on l’a encore vu récemment sur le master du lipless qu’il développe). Vous avez dit qu’il est maniaque ?
Allez revenons au Erie 115SD. 115 mm pour 20,9 g, ça cause et ça se lance fort (et le transfert de masse tungstène renforce ça). SD signifie Shallow Diver, bref il plonge à environ 1m20-1m50 (indiqué 1m80 sur la notice, il faudrait que j’essaie avec une ligne plus fine). Il est équipé de trois hameçons triples de marque Ishikawa (de vraiment super bonne qualité, je pense que mon succès avec ce leurre leurs doit beaucoup : qui s’y frottes’y pique !!!) en taille n°5. Si vous pêchez dans le public vous pouvez passer à deux hameçons (en gardant celui de devant et celui de derrière) et monter d’une taille par exemple (pas forcément pour garder le côté suspending, on y vient). Avec chaque jerk est aussi fourni un lest original Nishine. Et c’est ce lest, modulable, qui permet d’obtenir le côté suspending (ou non). En gros on distingue trois configurations de base (je parle d’avec trois hameçons pour simplifier) : lest entier pour un leurre qui sera légèrement slow sinking (coulant lent), lest enlevé pour un leurre slow floating (légèrement flottant) et lest « ajusté » pour un leurre suspending (densité égale à celle de l’eau donc le leurre reste à sa place dans la colone d’eau). Le lest est donc recoupable (avec une pince coupante) et il suffit d’ajuster sa taille (donc son poids) à la densité que l’on souhaite obtenir. Les trois cas de base nécessitent une précision : un leurre est donné suspending à une température d’eau donnée. Je me souviens des Lucky Craft B’Freeze par exemple, souvent donnés SP pour telle température (de mémoire 12°C). Et bien là c’est à vous d’essayer. Le réglage est assez fin (mais irréversible). Des pochettes de trois lests originaux Nishine sont également disponibles à la vente.
Caractéristiques du Nishine Erie 115 SD
Longueur | 115 mm |
Poids | 20,9 g |
Profondeur de nage | 1m20-1m80 |
Densité | Ajustable (voir texte) |
Nombre de coloris | 8 (pour le moment) |
Prix public (site FTF) | 21,95 euros |
Vous l’aurez compris si vous suivez mon blog, ce leurre est pour moi devenu un classique. D’ailleurs il se fait également une belle réputation aux Etats-Unis comme jerkbait idéal pour les eaux froides. La palette de couleurs n’est pas caractéristique de ce qui est proposé chez nous mais il y a largement de quoi faire. Vous l’avez compris en lisant mes premiers articles, le Natural Perch est juste énorme pour moi en eaux froides et translucides. Il me manquait quelques couleurs pour jouer un peu quand les conditions de luminosité et de turbidité de l’eau changeaient. J’ai trouvé mon bonheur avec Ghost Smelt (typé ablette mais sans brillant), Hologram Smelt (brillant) et Pearl Flash (un blanc mais qui claque vraiment, faisant un véritable halo dans l’eau).
Pour les utiliser au mieux c’est simple. Un classique « jerk » – « jerk » – « pause » (et longue voire très longue pause !). Vous pouvez évidemment tourner autour de cette base pour trouver le rythme qui fonctionne, mais à mon sens, trouver le « bon » rythme est très important pour le bass, mais beaucoup moins pour le brochet… Par contre le côté suspending réglable est pour moi ultra important dans les deux cas. Bref. Essayez, et vous m’en direz des nouvelles !!!
Attention : l’imprimé au dos du packaging concernant l’utilisation du Nishine Original Lest est erroné, les explications étant inversées (il a pensé en japonais et écris en anglais
Je reviendrai par la suite sur d’autres modèles Nishine, évidemment. La gamme est encore petite mais vraiment en plein essor. Les crankbaits sont déjà bien présents cependant, je pourrai vous en parler (avec retour sinon c’est pas bien intéressant) après l’ouverture de la pêche.
Jérôme Palaudoux
extrait du blog https://cannafish.wordpress.com/